Deux ans après un merveilleux premier album de pop psychédélique sous haute influence 60's, et se hissant facilement au niveau de ses idoles, le jeune hollandais volant (planant ?) revient avec une oeuvre d'un abord moins immédiat. Profitant toujours d'une production très soignée et d'un talent d'arrangeur et de multi-instrumentiste hyper doué, ces dix nouveaux titres prolongent le rêve psychédélique d'une manière plus large et musicale. En effet, la thématique de l'identité et des états de conscience, qui est au centre de cet album, se déploie aussi bien sur des ritournelles acides et accrocheuses (les tubes "Find Yourself" et "Another You") que sur de longues plages en grande partie instrumentales (comme sur le très minimaliste et krautrock "Before The Dawn" ou "Grey Lanes" rappelant les beaux jours du groupe Air), le tout mis en couleur par un instrumentarium très éclectique : les guitares acoustiques se mêlent ainsi à de vieux claviers analogiques et des basses en caoutchouc. Moins basé sur le format chanson que sur un continuum sonore et sensitif enveloppant, "Hypnophobia" se révèle être un grand album hypnotique, propice à la rêverie, comme se doivent d'être tous les grands albums du genre.